Sales draps

10 ans qu’on ne s’était pas vus.
Quand je sonne à la porte de son pavillon de banlieue, c’est la nostalgie qui m’anime mais lorsqu’elle m’ouvre, c’est l’excitation qui s’installe : même visage d’ingénue salope, même cul à se damner. Une décennie passée et elle n’a pas changé.
La donne, elle, si : mariée, mère de famille, la soirée s’annonce bon enfant. Je réprime mon côté primate et la suis jusqu’à sa verrière.
Tard dans la nuit, entre deux souvenirs évoqués, ma main dérape entre ses cuisses.
- Ma petite famille ne va pas tarder, tu sais…Mon homme et les enfants rentrent de vacances…J’ai dit qu’un vieux copain passait et je n’ai aucune idée de l’heu-…
Avant qu'elle ait pu terminer, son jean lui arrive à mi-cuisse et mes phalanges fourragent sa fente.
- Bon, tant qu’à faire une connerie…Viens, on monte dans la chambre.
On se jette sur le lit, une odeur m’assaille les narines :
- Y'a comme une odeur….Forte...
- C’est mon mari…Il transpire extrêmement la nuit…Moi je suis habituée, mais…Laisse-moi juste changer les draps.
L’instant d’après, je la  regarde border le lit avec méticulosité.
- Ces lettres, cousues sur les taies d’oreiller…
- Nos initiales, oui…
Debout de chaque côté du lit,  je pars dans un fou rire nerveux tandis qu’elle éclate en sanglots.
En bas, le carillon tinte à tout va.